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25 juillet 2016

Marcel JEANJEAN - Pilote 14/18 et illustrateur

La vie à l'escadrille

Dessin de Marcel JEANJEAN (1893 - 1973)

Départ pour une reconnaissance photo

Né à Sète en 1893, Marcel JEANJEAN est mobilisé en 1914 dans l'infanterie. Il deviendra pilote de reconnaissance en 1917 et rejoindra l'Escadrille SALM 33. Très jeune, et en particulier à l'armée, il se fait remarquer par son talent de dessinateur. Durant toute la guerre il réalisera un grand nombre de dessins et d'aquarelles dont il réunira une grande partie dans un album, genre bande dessinée : "Sous les cocardes". Après la guerre il deviendra illustrateur pour l'aviation et connaitra un certain succès.

J'aime beaucoup ce style de dessins, à la fois minutieux et presque naïfs, colorés en à-plats de couleurs. Nous retrouvons ce style dans les premiers albums de Tintin par Hergé et dans les images d'Épinal. Chaque personnage est représenté dans une attitude expressive et il serait possible d'imaginer les pensées et les dialogues : plus qu'un  dessin, c'est une tranche de vie !

Les avions sont des SALMSON 2A2 - une marque française - un monomoteur de 9 cylindres en étoile de 260 CV, vitesse maxi : 185 km/h, plafond 6250 m, un biplace de reconnaissance et d'observation, doté quand même de 3 mitrailleuses, 2 jumelées pour l'observateur, et une pour le pilote pour des tirs à travers l'hélice.

Il s'agissait pour ces équipages de prendre des photos au dessus des zones de combats ou sur les arrières de l'ennemi, ou encore de tourner en rond pour diriger et régler les tirs de canon. Ces missions étaient particulièrement dangereuses car ces avions étaient lents et vulnérables. Un grand nombre de pilotes et d'observateurs se sont fait tuer en mission par l'ennemi ou par accident au décollage ou a l'atterrissage.  A l'époque, on n'utilisait pas le verbe "décoller" , on disait, de manière plus poétique : "perdre terre".

La mission était l'observation et la photographie, mais certains équipages ont toutefois réussis à abattre des avions ennemis.

Que voit-on sur cette aquarelle ?
Un biplan Salmson en cours d'armement pour une mission photo. L'escadrille a reçu ces avions en fin décembre 1917, et d'après l'historique de la "Sal 33" la scène doit se dérouler en Lorraine, assez près de Nancy, dans un petit village dont on voit l'église.
Dans le ciel, cinq avions en formation, et trois ballons captifs, ce qui indique que nous sommes assez près des lignes.
Au plan moyen la queue d'un avion qui a fait un "cheval de bois" est visible : c'est un accident fréquent à l'atterrissage, souvent très grave pour l'équipage.
Et puis quantité de militaires de différentes armes, dont certains semblent être venus en curieux. Le pilote enfile sa combinaison fourrée, l'observateur (souvent le chef pendant le vol) est déjà à son poste et reçoit l'appareil photo (format 25 x 25 cm). Un autre soldat apporte les containers de plaques photos en verre...

A noter l'insigne de l'escadrille visible sue le fuselage  : une hache d'abordage. En fait un clin d'œil au premier commandant de l'escadrille qui s'appelait Alfred Bordage... d'où la hache d'A.Bordage... 






Et pourquoi cet article ? 
3 mai 2019 - Je me reconnecte sur ce blog très délaissé depuis quelques temps. J'aime beaucoup, mais vraiment beaucoup les dessins de Jeanjean, et la guerre de 14 aussi.